EMMANUELLE RULLAND alias MAM
artiste plasticienne
Née à Annecy, MAM a travaillé à Lyon, Rennes et Paris et pas mal bourlingué avec son sac à dos. Longtemps en quête d'une voie personnelle, professionnelle, puis artistique... De retour sur ses terres natales depuis une quinzaine d’années, elle vit et peint aujourd’hui au pied des Bauges.
À l’intérieur ou à l’extérieur... Dans la nature ou à domicile... En solo, ou dans un atelier partagé... Contre un mur ou à même le sol... MAM peint un peu partout ! Et quand l'appel est trop fort, elle crée avec ce qu'elle a sous la main.
Artiste sinon Rien
Peut-on parler de choix, lorsqu'il est question de survie ? Après s'être donnée à fond dans divers milieux de l'entreprise, du management, du coaching et de la relation d'aide... Emmanuelle s'épuise jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’autre alternative que de se rendre à l'évidence : offrir à sa création une place professionnelle dans sa vie. En prenant ce virage, elle fait naître MAM. Elle produit d'abord des peintures de différents types. Mais se sent vite limitée, emprisonnée dans les petits formats. Elle intègre un atelier collectif. L’énergie du lieu et des artistes en pleine création lui ouvre enfin les portes de son art, qui puise sa source dans la possibilité d'être partagé. C’est l’histoire d’une femme qui devient artiste plasticienne, c’est aussi et surtout l’histoire d’une artiste qui devient elle-même.
Matières à créer
Tout part d’un sujet d’actualité ou de société. Dans un carnet où mots, graffitis, croquis, collages couvrent les pages, MAM dépose et rassemble les premiers fragments de son inspiration.
Puis commence le travail sur une ou plusieurs oeuvres en même temps si elles font partie d'un même projet. Ses principaux outils sont la peinture et l’écriture. D’autres matériaux comme le papier, les journaux, le tissu ou le bois qu'elle récupère, viennent également souvent s’intégrer dans ses travaux. Il est de plus en plus rare qu'elle utilise un châssis, car MAM aime être au plus près du support, qu’il s’agisse de papier, de bois ou encore de toile. À l'étroit dans les cases dont le monde dispose, elle privilégie très tôt de grands - voire très grands - formats, dans lesquels elle tient toute entière, comme pour mieux habiter son oeuvre et favoriser une rencontre vivante avec l'oeil et la sensibilité du spectateur.
Des oeuvres pour dire, faire et défaire
MAM cherche à réduire les espaces, à atténuer les interférences entre elle-même et l'oeuvre. Entre l'oeuvre et le spectateur. Si la forme extérieure reste importante, elle se concentre davantage sur le message. C'est bien lui qui les relie tous. Avec les mots, avec les mains, son travail se transforme, prend une autre dimension, assume ses hauteurs et ne s'excuse plus d'entrer en profondeur. Soulever les couches, décortiquer, abandonner l'artifice, refaire dans un geste plus instinctif, se réconcilier avec le brut, l'essentiel, le primitif. Ses oeuvres parlent sans filtres et témoignent de cette quête de lien direct avec le spectateur comme avec son monde intérieur.
S.Morisse 2022